vendredi 25 août 2017

Les complicités involontaires - Nathalie Bauer


J'avais entendu parler de Nathalie Bauer en 2011 lors de la parution Des garçons d'avenir que je n'avais malheureusement pas eu l'occasion de lire. Je découvre donc son style cette année avec la publication de son nouveau titre Les complicités involontaires paru aujourd'hui aux éditions Philippe Rey.

Corinne V., psychiatre de son état, mène une vie quelque peu monotone. Lassée par une vie de couple qui ressemble plus à une colocation amicale qu'à la définition de l'amour passionnel, ses journées s'enchaînent entre consultations et promenades avec son chien jusqu'au jour où Zoé B. fait son apparition. Zoé B, elle la connait depuis longtemps, les deux femmes se sont côtoyées lors de leurs études. Amies puis simples connaissances, avec le temps, elles ont cessé de se voir. Alors lorsque Zoé fait son apparition dans le cabinet de Corinne une trentaine d'années plus tard, la psychiatre est sous le choc. D'autant plus que son ancienne amie, qui la sollicite pour un suivi, ne semble pas se souvenir d'elle.  

Ayant fait l'objet d'un lourd et douteux traitement médicamenteux dans sa jeunesse pour soigner une dépression, Zoé souffre d'amnésie sur toute une période de sa vie. Que faire ? La déontologie devrait imposer à Corinne de refuser ce suivi et pourtant la curiosité la pousse à aller toujours plus loin. Alternant entre passé et présent, les deux femmes remontent le cours du temps et l'histoire familiale paternelle de Zoé.

Le nouveau roman de Nathalie Bauer n'est pas sans rappeler le dernier livre de Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie. Jouant sur l'ambiguïté et la relation malsaine qui s'installent entre les deux personnages principaux féminins, l'auteure sème le doute dans l'esprit du lecteur qui n'a de cesse de s'interroger sur la véracité de l'amnésie de Zoé et qui redoute constamment que Corinne soit démasquée. Jusqu'où les deux femmes iront-elles ? Le livre prend un tout autre tournant lorsqu'il s'agit pour Zoé de faire la lumière sur les secrets de son histoire familiale. On s'éloigne alors du côté psychologique du roman pour faire une plongée dans la grande histoire à travers la destinée des grands-parents paternels de cette femme qui pense pouvoir se délester du poids qui pèse sur ses épaules depuis tant d'années.
Si j'ai beaucoup aimé les chapitres traitant de la jeunesse des deux femmes et de leur relation aujourd'hui, j'ai moins accroché avec la partie historique concernant la famille de Zoé B que j'ai trouvé assez peu originale. Je dois avouer que ces derniers temps, j'ai tendance à éviter les romans traitant de la seconde guerre mondiale, peut-être parce que j'ai déjà eu l'occasion d'en lire beaucoup et que j'aimerais découvrir des périodes de l'histoire moins connues. Malgré ce petit bémol, l'agencement entre les différentes parties fonctionne très bien et j'ai passé un agréable moment de lecture.

Les complicités involontaires de Nathalie Bauer aux éditions Philippe Rey.




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